Inde 3 / la vallée du Parvati, Himachal Pradesh

Trouver une gare routière dans une ville n'est déjà pas une mince affaire (celle locale, interrégionale, pour le nord, le sud...), mais le plus déroutant reste encore identifier le bon guichet pour réserver le trajet, le bon trajet. A Chandigarh, la gare interrégionale est une vraie expérience d'orientation : des cris annonçant les bus au départ, à droite, un guichet différent pour chacune des destinations devant chacun des bus, les vendeurs de victuailles, à gauche, et les voyageurs aux habits multicolores et aux "sacs" chargés d'objets et de nourriture un peu partout.

On the road to Himalaya and Ladakh

Nos billets en poche, nous attendons le bus qui doit nous emmener à Bunthar (écrit Bunther), de nuit en sept heures de route pour seulement 230 km. De là, nous devons rejoindre le village de Manikaran (1717 m d'altitude) dans le haut de la vallée du Parvati. Ça c'est pour la théorie, dans la réalité c'est un peu plus complexe. Tout d'abord, les pluies de la mousson nous accompagnent rapidement éprouvant d'autant plus les qualités de notre chauffeur et ce d'autant plus que la route se rétrécit. Puis à trois heures du matin, alors que nous sommes bringuebalés dans tous les sens (dans ces conditions, trouver le sommeil était en fait une douce utopie), notre convoi s'arrête : la chute d'un bloc de pierres entrave la circulation. Une bonne nouvelle, finalement, car les passagers peuvent enfin entamer leur nuit. Plus tard, un peu après cinq heures du matin, une pelleteuse arrive en grandes pompes : elle était attendue !

Arrivés à Bunthar avec quatre heures de retard, nous changeons de bus, pour un tata hors d'âge, aux freins grondants tout autant que la cabine est décorée.

Bus tata a Bunthar

Nous circulons en fond de vallée sur une route tout juste carrossable, pour une poignée de roupies, entourés d'indiens qui nous examinent d'un air curieux.

Devant nous, se déroule un décor de vergers, de champs de tomates et, un peu plus haut, de grands pins. Nous apprendrons plus tard qu'une autre plante plus originale a trouvé domicile, aussi, dans cette vallée : le chanvre, cannabis, qui pousse à l'état sauvage.

Durant les quatre jours qui suivent, nous découvrons la magnifique vallée entre le Parvati et les petits villages accrochés à la montagne (Chalal, Catagla...). Nous en arpentons les flancs à pieds dans de petites randonnées afin de nous entraîner un peu, avant de retourner à notre camp de base en bus.

map of the Parvati valley

Dans ces épaisses forêts qui hésitent encore entre végétation de montagne et tropicale, nous croisons notamment des singes sauvages, curieux, mais pas trop quand même : ils s'enfuient à notre passage. A moins que ça ne soit nous...

A house in the Parvati Valley

Nous visitons dans un premier temps Manikaran, un lieu de pèlerinage pour les sikhs du pendjab (Punjab en anglais), avec un temple sacré et une grande piscine directement alimentée par les sources chaudes que la montagne libèrent ici. On trouve dans le temple de la nourriture gratuite donnée à tous les pèlerins qui en font la demande.

Sikh temple in Manikaran

On ne compte plus le nombre de photo, selfie, snap, que les pendjab nous ont demandé de faire avec eux.

Penjab in the Parvati Valley

Puis nous descendons de quelques kilomètres jusqu'à Kasol, véritable repère de baba cool, en particulier israéliens (venus durant leur année de césure avant leurs études et le service militaire). Notre Guest House, au milieu de pins, avec sa chambre en bois, son petit balcon, et la rumeur constante du tumultueux torrent, est idéale !

Parvati Valley in the Kullu District of Himachal PradeshAn old woman carrying sand and crossing a bridge upon the Parvati river. Photo taken in Kasol, Parvati Valley in the Kullu District of Himachal Pradesh.

Nous profitons du dernier jour pour rejoindre le haut de la vallée, et le village de Tosh (2400 m) en dehors de l'agitation de la vallée. Vrai village de haute montagne, il y a ici un côté intemporel, dominé par l'imposant sommet du Sara Unga du haut de ses plus de 5 000 m. L'Himalaya n'est plus très loin !

Et d'ailleurs, afin de préparer notre ascension vers le Ladakh, nous partons pour Manali (2050 m). Pour rallier la ville et parcourir les 78 km, il nous faudra plus de 4 heures. L'inscription "we do not do overload" dans le bus prend tout son sens comique alors que plusieurs dizaines de personnes de la vallée, toujours avec le sourire, rentre dans le bus, occupant les espaces les plus inattendus. Il y a toujours une place pour celui qui appelle le bus ! Les vaches sacrées, pour certaines dormant tranquillement au milieu de la route, sont aussi à prendre en compte dans la durée du trajet.

Toutes les photos de l'album : Ladakh, India

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